AH SI J'AVAIS UNE FOURCHE !

 

 

1844

L’an mil huit cent quarante-quatre, le vingt-deux du mois de novembre à trois heures de l’après-midi, je soussigné Jean Barthélémy LOUON, garde-champêtre de la commune de Xhoris, canton de Ferrières, arrondissement de Huy, province de Liège, dûment assermenté, certifie que, faisant une tournée et parvenu au bois communal de Xhoris, au lieu nommé : enclaves, faisant partie de la coupe de l’ordinaire de mil huit cent quarante-quatre du dit bois communal, au lieu-dit : Grosbois, appartenant à la dite commune et situé sur son territoire, j’ai trouvé, au lieu nommé : enclaves, dans la troisième portion appartenant au sieur Gilles Nicolas PAULUS, secrétaire communal, domicilié à Xhoris, Toussaint LOUON, propriétaire, domicilié en la dite commune de Xhoris, qui fauchait et avait fauché, dans la dite troisième portion, environ cinq charges à dos d’homme, de litières.

Je lui ai demandé pourquoi il se permettait de faucher les litières dans cette portion, attendu que je lui avais dit, il y avait environ deux heures, que la dite troisième portion dans laquelle il fauchait appartenait, par distribution, au susdit sieur PAULUS et que s’il y fauchait, j’en dresserais procès-verbal.

Il m’a répondu que Jean François VINCENT la lui avait donnée et qu’il était aussi véritable que moi.

J’ai aussi reconnu qu’on avait fauché tout récemment, dans la dite portion, environ une charettée de litières, qui avaient été également tout récemment transportées. Je lui ai aussi demandé si c’était lui qui les avait fauchées et transportées. Il m’a répondu que je cherchasse qui les avait fauchées et qu’il s’en souciait fort peu.

Je certifie, en outre, qu’Isabelle GABRIEL, ménagère, épouse du susdit Toussaint LOUON, se trouvant sur les lieux du délit susdit, m’a donné des menaces et à proféré des injures et des invectives graves contre moi, savoir : elle m’a dit, en jurant le nom de Dieu, que, si elle avait une fourche, elle me la fourrerait dans le corps, elle m’a appelé un scélérat, un calin etc… et m’a dit que je faisais des faux procès-verbaux.

Je leur ai déclaré que j’allais rédiger procès-verbal à leurs charges.

De tout quoi, j’ai rédigé le présent procès-verbal pour servir et valoir ce que de droit.

A Xhoris, le 22 novembre 1844.


Retour à la page des titres