TOUCHE PAS AU GARDE CHAMPETRE

 

 


1835

L’an mil huit cent trente-cinq, le quatorzième jour du mois de février, à trois heures et demie de l’après-midi, je soussigné Hubert Joseph Balthasar BROUWERS, garde champêtre de la commune de Xhoris, canton de Ferrières, arrondissement de Huy, province de Liège, certifie que, muni de ma commission et revêtu des marques caractéristiques de ma qualité, faisant ma tournée ordinaire pour la conservation des propriétés confiées à mes soins.

J’ai vu le nommé Léonard LIBERME, cultivateur, domicilié en cette commune, qui chargeait une charge à dos d’homme, de bois, dans la quatrième dizaine de la coupe de l’ordinaire de mil huit cent trente-cinq, du bois communal du dit xhoris, où il n’a point de portion.

Ayant atteint le dit Léonard LIBERME, je lui ai demandé où il avait été couper cette charge de bois qu’il portait sur son dos, que j’ai reconnu être composée de bois de chêne.

Il m’a répondu qu’il l’avait été coupé dans sa portion. Je lui ai dit qu’il n’avait point de portion dans la quatrième dizaine et je l’ai invité à mettre bas sa charge, pour en prendre quelques bois dehors pour remettre sur les souches.

N’ayant pas voulu, par son opiniâtreté, obéir à mon investigation et voulant continuer son chemin, j’ai empoigné sa charge. Il a étendu trois fois le bras droit avec une serpe dans la main, en me disant, en jurant : « retire-toi ».

La troisième fois qu’il m’a manacé par son bras, de me porter un coup de serpe, le sieur Miche MAUHIN, cultivateur, domicilié au dit Xhoris, qui était présent, lui a dit : « ne le frappe pas ».

Pour éviter de recevoir un coup de serpe, dont il menaçait par son bras, j’ai dû céder et, après lui avoir déclaré que j’allais rédiger procès-verbal à ses charges, je me suis rendu dans la dite quatrième dizaine, sur le lieu où j’avais vu charger le dit Léonard LIBERME. J’ai reconnu qu’on y avait coupé et enlevé récemment, quantité de bois de chêne, environ deux charges à dos d’homme. J’ai reconnu, également, que la portion dans laquelle les bois sont coupés et enlevés, appartient au sieur Michel MAUHIN, demeurant à Xhoris.

Je certifie, de plus, que Marie Anne CHRISTOPHE, ménagère, épouse de Jean François RENARD et Rose Joséphine PIROTTTON, sans profession, domiciliés à Xhoris, m’ont déclaré, aujourd’hui, quatorze février courant, avoir vu le dit Léonard LIBERME couper et enlever une charge à dos d’homme, de bois, dans la dite quatrième dizaine de la coupe de l’ordinaire de mil huit cent trente-cinq, du bois communal de Xhoris.

Xhoris po v’rinde chervice n° 78 – 1979 – Textes recueillis par A. MARECHAL.

Léonard Libermé fait partie de ma généalogie, cliquer sur l'image


 

 

Retour à la page des titres